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Tradition - Page 4

  • Julius Evola : « L'impossibilité de l'autogouvernement démocratique »

    julius evola,démocratieRevenons au libéralisme.

    Nous avons relevé le compromis qui le domine dans sa velléité d'affirmer l' « immortel principe » de la liberté. Ce compromis se transforme d'ailleurs dans une véritable contradiction lorsque, le problème étant déplacé de l'individu à la société, un autre « immortel principe » s'affirme à côté de celui de la liberté : le principe d'égalité. Comment ne pas s'apercevoir que, s'il y a égalité, il ne peut pas y avoir liberté ? Que le nivellement des possibilités, l'identité des devoirs, la reconnaissance réciproque, rendent la liberté impossible ? Répétons-le : il n'y a de liberté vraie que dans la hiérarchie, dans la différence, dans le caractère irréductible des qualités individuelles ; il n'y a de liberté que là où le problème social est résolu de façon à favoriser, chez un petit groupe, le développement le plus complet des possibilités humaines, serait-ce au prix de la plus grande inégalité entre les hommes, conformément à l'organisation du monde classique païen ; il n'y a de liberté que là où la glorification de la Sapience et de l'héroïsme sait emporter les petites valeurs de la vie bourgeoise, économique et industrielle.

    Mais allons plus loin dans l'analyse du caractère d'absurdité intrinsèque propre à la position anti-impériale.

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  • René Guénon : « Tout doit commencer par la connaissance »

    Tout doit commencer par la connaissance ; et ce qui semble être le plus éloigné de l’ordre pratique se trouve être pourtant le plus efficace dans cet ordre même, car c’est ce sans quoi, là aussi bien que partout ailleurs, il est impossible de rien accomplir qui soit réellement valable, qui soit autre chose qu’une agitation vaine et superficielle. C’est pourquoi, pour revenir plus spécialement à la question qui nous occupe présentement, nous pouvons dire que, si tous les hommes comprenaient ce qu’est vraiment le monde moderne, celui-ci cesserait aussitôt d’exister, car son existence, comme celle de l’ignorance et de tout ce qui est limitation, est purement négative : il n’est que par la négation de la vérité traditionnelle et supra humaine. Ce changement se produirait ainsi sans aucune catastrophe.

    12957684_1133427756702300_2982961419049407240_o.jpg 
    René Guénon ─ La crise du monde moderne (1927)

  • Guido De Giorgio : « Interprétation de l'ascèse guerrière »

    guido de giorgio,ascèseUn vieux texte aryen, la Bhagavad Gîtâ, dit que celui qui voit l'inaction dans l'action et l'action dans l'inaction possède vraiment la sagesse qui rédime les faiblesses du monde et élève à ce degré de supériorité où se dissolvent tous les déséquilibres de la vaine agitation humaine, où se composent les oppositions inhérentes à l'existence. Il sera donc opportun de proposer à l'attention des lecteurs qui veulent bien nous suivre, le mode sous lequel il faut comprendre l'action au sens purement traditionnel, en détruisant les préjugés et les conventions, dans le domaine des idées comme dans celui du dentale et plus précisément encore européenne.

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  • Guido De Giorgio : « L'Instant et l'Éternité (Le mythe de l'avenir) »

    3165495526.jpgOn peut dire que le sacré se distingue du profane en ceci qu'il est essentiellement tourné vers le passé pour fixer les étapes d'une procession qui trouve nécessairement sa culmination dans un « présent ». Ce « présent », c'est le point métaphysique où se jette l'éternité, où les mondes se dissolvent dans une ampleur sans limites, une durée sans rythme, une béatitude sans fin. Le présent est l'éternité ; le passé n'est que le vestibule qui mène vers, qui introduit dans l'éternité. Refaire, reparcourir tout le cycle qui s'accomplit dans le point signifie porter avec soi l'expérience des siècles, toute l'évolution cosmique pour en dénouer la trame dans la pupille de Dieu.

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  • Luc-Olivier d'Algange : « Discours contre l'uniformisation des êtres et des choses »

    1948614848.jpgLongtemps les formes furent honorées en ce qui les différenciaient les unes des autres. Les hommes trouvaient un bonheur à la fois sensuel et intellectuel à rendre hommage à ce qui se distingue. La diversité et la variation plaisaient à leurs regards. Par une attention et des attentions dévouées, ils aimaient à servir ce qui leur donnait à penser des nuances, la polyphonie, le versicolore, la multiplicité des styles, des genres et des états de conscience et d'être. Les Yézidis, par exemple, depuis des temps antérieurs au monothéisme, adoraient l'Ange-Paon, le messager qui diffracte et déploie en couleurs la lumière primordiale, et leur fidélité dans cette adoration leur vaut aujourd’hui, avec et après tant d'autres, d'être l'objet du ressentiment le plus vil et de la haine la plus obscure.

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  • Guido De Giorgio : « Retour à l'esprit traditionnel »

    3738690382.jpgCe monde se dirige vers sa fin : inexorablement, depuis des siècles il se dirige vers sa fin. Les représentants officiels des grandes traditions ont fini par pactiser avec la décadence des profanes, tout ce qui était sacré est devenu domaine des laïcs, qui ont démantelé tous les temples pour y faire périr l'écho des paroles de vérité. La décadence de l'Europe, à partir du XIVe siècle, est le fruit de cette laïcisation de l'esprit, des mœurs et de la vie. Celui qui saisi les raisons profondes de cette désagrégation séculaire, peut opposer à l'écroulement du temple l'audace de sa force, force de vérité qui veut retourner aux saintes origines.

    Retourner aux origines, non revenir en arrière, car on ne peut pas revenir en arrière. Dans cette vie indissociable de la succession, il ne peut pas y avoir de moments identiques : chaque tourbillon est nouveau dans le tumulte des flots. Mais on peut en revanche retourner aux origines, à un esprit normal de compréhension de la vérité et orienter toutes les forces de la connaissance dans une direction qui soit sur l'axe même des vérités traditionnelles. Les hommes d'aujourd'hui ─ un aujourd'hui qui dure depuis des siècles ─ sont des faussaires de la vérité ; ils ont corrompu vie et pensée, imposant à l'Europe d'abord et au monde entier ensuite leurs multiples hystéries dans les deux domaines de la pensée et de l'action. Eux, qui parlent au nom de l'Esprit, de l'Art, de l'Humanité, ne parlent en fait que pour eux-mêmes : ils imposent leurs hallucinations, leurs ténèbres, leur idiotie ─ car, pour le dire avec saint Thomas, ces hommes ne sont que des rudissimi idiotae, qui ont vidé le temple et construit sur un sentier d'argile des idoles d'argile. Et ils appellent ces idoles, gâchage de la terre stérile, Esprit, Art, Humanité.

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  • Julius Evola : « États et partis. “L'apoliteia” »

    julius evola,dissolution,état,socialLe domaine politico-social est celui où, par suite de l'action des processus généraux de dissolution, apparaît aujourd'hui d'une façon particulièrement manifeste l'absence de toute structure possédant, du fait de son rattachement à des significations supérieures, la marque d'une véritable légitimité.

    Étant donné cet état de fait, qu'il faut reconnaître ouvertement, le type d'homme qui nous intéresse ne peut pas ne pas régler son comportement sur des principes totalement différents de ceux qui seraient les siens dans la vie en société si le milieu était autre.

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