« Dans la présente étude, nous nous efforcerons de montrer plus complètement encore, et d'une façon plus générale, quelle est la véritable nature de ces sciences traditionnelles, et aussi, par là même, quel abîme les sépare des sciences profanes qui en sont comme une caricature ou une parodie, ce qui permettra de mesurer la déchéance subie par la mentalité humaine en passant des unes aux autres, mais aussi de voir, par la situation respective de leurs objets, comment cette déchéance suit strictement la marche descendante du cycle même parcouru par notre humanité.
Bien entendu, ces questions sont encore de celles qu'on ne peut jamais prétendre traiter complètement, car elles sont, de leur nature, véritablement inépuisables ; mais nous tâcherons tout au moins d'en dire assez pour que chacun puisse en tirer les conclusions qui s'imposent en ce qui concerne la détermination du "moment cosmique" auquel correspond l'époque actuelle. »
— René Guénon.
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René Guénon : « Le règne de la quantité et les signes des temps » (Lecture audio)
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Entretien avec David Bisson : « René Guénon entre Tradition et Révolution »
Docteur en sciences politiques et historien des idées, David Bisson est chercheur associé à l’Institut du Droit Public et de la Science Politique de l’Université Rennes 1 et chargé de cours à l’Institut Catholique de Rennes.
Spécialiste des courants ésotériques occidentaux, il cherche à analyser les liens qui se tissent entre le champ politique et le champ religieux, et travaille en particulier sur la notion de « métapolitique ». Après avoir réalisé une thèse de doctorat sur René Guénon et le concept de Tradition, il consacre une étude passionnante sur sa pensée politique.
R/ Comment avez-vous découvert l’œuvre de René Guénon ?
J’ai commencé à travailler sur la pensée de Julius Evola dans le cadre d’une maîtrise en science politique. Ce qui m’a naturellement amené à lire Guénon, tout de même quelques années après, le temps de la « décantation » ésotéro-politique pourrait-on dire. Et j’ai alors découvert – ce qui m’a troublé au départ – que l’œuvre de Guénon n’était pas moins politique que celle de son « disciple » italien, même s’il s’agissait d’une autre politique, d’une haute politique. Ce que j’ai finalement tenté de cerner comme une politique de l’esprit.
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Slimane Rezki : « René Guénon une quête de la Vérité »
Aussi connu sous le nom d’Abd al-Wâhid Yahyâ, René Guénon reste une « figure inclassable de l’histoire intellectuelle du XXème siècle ». Avec Slimane Rezki, spécialiste de l’œuvre guénonienne.
Bien que le métaphysicien René Guénon soit déjà l’objet de nombreuses études, Slimane Rezki lui consacre une monographie, De René Guénon au Sheikh ‘Abd al-Wâhid Yahia (éditions Albouraq), qui est le premier pan d’une trilogie. Elle a pour but de démontrer les liens étroits existant entre la vie et l’œuvre guénoniennes. Elle se destine aussi à clarifier le cadre duquel René Guénon s’exprimait. Plusieurs aspects d’une vie pouvant paraître paradoxaux sont reliés à la lumière de la Tradition primordiale en dehors de laquelle, ni la vie ni l’œuvre de René Guénon n’ont de sens.
Le travail de Slimane Rezki est intéressant dans la mesure où il nous indique que l’Islam des origines est une reformulation de la Tradition primordiale et qu’en ce sens sa version actuelle, par son littéralisme et son ritualisme desséchant, n’en est plus qu’une pâle et piètre caricature.Conférence de Slimane Rezki où il y présente son dernier livre "De René Guénon au Cheikh 'Abd Al-Wâhid Yahia" consacré à la vie de l'homme. Vie qui fut une mission dont il montrera dans le deuxième tome le parallèle avec son œuvre :
Source : Sawt24
Émission de Slimane Rezki sur France Culture le 22 janvier 2017 :
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René Guénon : « Tout doit commencer par la connaissance »
Tout doit commencer par la connaissance ; et ce qui semble être le plus éloigné de l’ordre pratique se trouve être pourtant le plus efficace dans cet ordre même, car c’est ce sans quoi, là aussi bien que partout ailleurs, il est impossible de rien accomplir qui soit réellement valable, qui soit autre chose qu’une agitation vaine et superficielle. C’est pourquoi, pour revenir plus spécialement à la question qui nous occupe présentement, nous pouvons dire que, si tous les hommes comprenaient ce qu’est vraiment le monde moderne, celui-ci cesserait aussitôt d’exister, car son existence, comme celle de l’ignorance et de tout ce qui est limitation, est purement négative : il n’est que par la négation de la vérité traditionnelle et supra humaine. Ce changement se produirait ainsi sans aucune catastrophe.
René Guénon ─ La crise du monde moderne (1927)Catégories : Métaphysique, Modernité, Tradition 0 commentaire -
Libre Journal des enjeux actuels : “René Guénon et la crise du monde moderne”
Arnaud Guyot-Jeannin recevait Françoise Bonardel, professeur émérite à l'Université Paris-Sorbonne, David Bisson, historien, Pierre-Marie Sigaud, directeur de collection aux éditions l'Harmattan et Jean Borella, professeur agrégé de l'université, sur le thème : « René Guénon et la crise du monde moderne ».
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René Guénon : « Les étapes de l’action antitraditionnelle »
Après les considérations que nous avons exposées et les exemples que nous avons donnés jusqu’ici, on pourra mieux comprendre en quoi consistent exactement, d’une façon générale, les étapes de l’action antitraditionnelle qui a véritablement « fait » le monde moderne comme tel ; mais, avant tout, il faut bien se rendre compte que, toute action effective supposant nécessairement des agents, celle-là ne peut, pas plus qu’une autre, être une sorte de production spontanée et « fortuite », et que, s’exerçant spécialement dans le domaine humain, elle doit forcément impliquer l’intervention d’agents humains. Le fait que cette action concorde avec les caractères propres de la période cyclique où elle s’est produite explique qu’elle ait été possible et qu’elle ait réussi, mais il ne suffit pas à expliquer la façon dont elle a été réalisée et n’indique pas les moyens qui ont été mis en œuvre pour y parvenir. Du reste, il suffit, pour s’en convaincre, de réfléchir quelque peu à ceci : les influences spirituelles elles-mêmes, dans toute organisation traditionnelle, agissent toujours par l’intermédiaire d’êtres humains, qui sont les représentants autorisés de la tradition, bien que celle-ci soit réellement « supra-humaine » dans son essence ; à plus forte raison doit-il en être de même dans un cas où n’entrent en jeu que des influences psychiques, et même de l’ordre le plus inférieur, c’est-à-dire tout le contraire d’un pouvoir transcendant par rapport à notre monde, sans compter que le caractère de « contrefaçon » qui se manifeste partout dans ce domaine, et sur lequel nous aurons encore à revenir, exige encore plus rigoureusement qu’il en soit ainsi. D’autre part, comme l’initiation, sous quelque forme qu’elle se présente, est ce qui incarne véritablement l’« esprit » d’une tradition, et aussi ce qui permet la réalisation effective des états « supra-humains », il est évident que c’est à elle que doit s’opposer le plus directement (dans la mesure toutefois ou une telle opposition est concevable) ce dont il s’agit ici, et qui tend au contraire, par tous les moyens, à entraîner les hommes vers l’« infra-humain » ; aussi le terme de « contre-initiation » est-il celui qui convient le mieux pour désigner ce à quoi se rattachent, dans leur ensemble et à des degrés divers (car, comme dans l’initiation encore, il y a forcément là des degrés), les agents humains par lesquels s’accomplit l’action antitraditionnelle; et ce n’est pas là une simple dénomination conventionnelle employée pour parler plus commodément de ce qui n’a vraiment aucun nom, mais bien une expression qui correspond aussi exactement que possible à des réalités très précises.
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Gabriele Adinolfi : « L'Europe comme identité »
Qu'est-ce qui permit aux indo-européens de réaliser la synthèse entre liberté et discipline, entre Polis et Imperium ? L'axialité, la virilité spirituelle. Ce qui est marqué par le sceptre, la hache, l'épée, la lance, le faisceau, qui, pour nos ancêtres était synonyme de membre masculin. « Fascination » indique littéralement la séduction émise par la virilité.
L'aspect guerrier, viril, patriarcal ; l'axe lui-même, qui, interne avant qu'externe, fournissait l'âme de l'imperium, se heurta avec le pôle de la promiscuité, de l'informe que Frithjof Schuon identifia dans le culte méridional de la Grande Mère. Julius Evola alla plus loin dans ce parcours d'identification. Des dizaines et dizaines de penseurs n'en firent pas moins, et l'école mystique fasciste établit que le choc était entre deux pôles personnifiés l'un par Rome et l'autre par Carthage exactement le viril et l'anti-viril. L'École ne s'arrêta pas là déclara ainsi qu'il s'agissait du choc entre le Bélier et le Taureau, entre Rome et Jérusalem.Catégories : Europe, Identité, Métapolitique, Subversion, Tradition 0 commentaire