La seconde forme de rapport homme-femme est typique de la modernité, sans pour autant lui appartenir exclusivement. On relève un changement radical de paradigme, non seulement dans la vie quotidienne de la quasi-totalité de la population, mais aussi du point de vue théorique explicite, qui se retrouve formalisé dans la culture dominante. En l'espèce, la nature, dans son ensemble, est conçue comme un grand mécanisme, une lande désacralisée quasiment hostile, une réalité à part, indépendante de la dimension intérieure des êtres humains (dualisme radical). Métaphoriquement, la nature n'est plus la mère à respecter, qui nous transmet ses connaissances, mais la marâtre méchante, qui cache ce qu'elle sait et qu'il faut donc violenter pour lui extorquer tous ses secrets. concrètement, la nature est comparée à une somme de pièces manipulables et recomposables à volonté, sans un ordre global a priori qui la gouvernerait et la régulerait dans sa totalité et dans ses parties. C'est un monde sujet au « hasard » et à la « nécessité », qui est ce qu'il est, mais qui aurait pu être autrement, et même tout à fait différent. aucune logique supérieure, aucune harmonie intrinsèque, aucune « intelligence » ne le soutient ni ne le guide. Pour finir, il est réduit au rang de résultat d'une combinaison d'atomes et de molécules (on trouve les premiers signes d'une telle façon de penser chez un philosophe de l'Antiquité, mais très « moderne » sous certains aspects : Démocrite).
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Julius Evola : « Sur la conception magique de la vie »
[Note sur le titre : Le titre du présent article ne doit pas conduire à attribuer une portée générale aux idées qui y sont développées. Il est plutôt question ici d'une « vérité » à assumer à un moment donné de sa propre évolution, en vue d'une libération et d'une purification préliminaire de l'âme. C'est avant tout dans le cadre de la « voie des guerriers » — des kshatriya, pour reprendre la terminologie hindoue — qu'elle pourra revêtir cette forme. Mais une fois que les fruits d'une telle discipline auront été cueillis, de nombreuses autres perspectives pourront se présenter, voire se substituer au point de vue propre à la véritable réalisation transcendante. (N. de U.)]
Les qualités généralement demandées à celui qui aspire à la réalisation magique — tout comme celles qui, ensuite, prévaudront dans la vie de tous les jours — convergent vers une perception rénovée, héroïque et austère, du monde : non pas comme un concept mental abstrait mais comme quelque chose qui bat au rythme de notre propre sang. Il s'agit de percevoir le monde comme une puissance, de percevoir le monde comme la danse rythmée et agile du dieu Çiva, de percevoir le monde comme un acte sacrificiel. Une grande liberté, avec l'action comme unique loi et la sensation, en permanence, d'une légèreté aérienne entre des êtres durs, disponibles, résolus, solaires, faits de force et seulement de force. Et, surtout, un souffle cosmique, une sensation de hauteur, de légèreté et, en même temps, de danger.
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