[Note sur le titre : Le titre du présent article ne doit pas conduire à attribuer une portée générale aux idées qui y sont développées. Il est plutôt question ici d'une « vérité » à assumer à un moment donné de sa propre évolution, en vue d'une libération et d'une purification préliminaire de l'âme. C'est avant tout dans le cadre de la « voie des guerriers » — des kshatriya, pour reprendre la terminologie hindoue — qu'elle pourra revêtir cette forme. Mais une fois que les fruits d'une telle discipline auront été cueillis, de nombreuses autres perspectives pourront se présenter, voire se substituer au point de vue propre à la véritable réalisation transcendante. (N. de U.)]
Les qualités généralement demandées à celui qui aspire à la réalisation magique — tout comme celles qui, ensuite, prévaudront dans la vie de tous les jours — convergent vers une perception rénovée, héroïque et austère, du monde : non pas comme un concept mental abstrait mais comme quelque chose qui bat au rythme de notre propre sang. Il s'agit de percevoir le monde comme une puissance, de percevoir le monde comme la danse rythmée et agile du dieu Çiva, de percevoir le monde comme un acte sacrificiel. Une grande liberté, avec l'action comme unique loi et la sensation, en permanence, d'une légèreté aérienne entre des êtres durs, disponibles, résolus, solaires, faits de force et seulement de force. Et, surtout, un souffle cosmique, une sensation de hauteur, de légèreté et, en même temps, de danger.
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