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Métaphysique - Page 3

  • Luc-Olivier D'algange : « Moralistes et moralisateurs »

    1948614848.jpg     Rien n’incline davantage à la passion que les questions morales. Ce glissement du principe vers la passion n’est pas sans dangers : tous les fanatismes naissent de cette conviction ardente en la justesse universelle de nos principes. Il semblerait que nous devenions dévastateurs et cruels à mesure que nous nous persuadons de l’excellence de nos bons sentiments et du bon droit que des bons sentiments nous confèrent à juger du Bien et du Mal. Le mal que nous infligeons à autrui est d’autant plus terrible qu’il s’inflige au nom du Bien. Il y a dans la morale des moralisateurs, dans la « moraline », pour reprendre le mot de Nietzsche, un élan à la fois vil et prédateur que la volonté de puissance la plus soutenue n’atteint que rarement.

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  • Collin Cleary : « Comment invoquer les dieux »

    Arrêtons-nous et examinons à quels moments ─ à quelles occasions nous avons le sentiment de la réalité de ce qui est autre. Les meilleurs exemples sont quand les choses tombent en panne ou trompent nos attentes d'une façon ou d'une autre. C'est ainsi que Heidegger approche la question. Nous montons dans notre voiture pour commencer une journée chargée, faire des affaires et faire les courses ─ et nous découvrons qu'elle ne démarre pas. Mon expérience de telles situations est qu'il y a d'abord un sentiment de quasi « irréalité ». Nous avons envie de dire (et nous disons souvent) : « Je ne peux pas y croire ». Et soudain l'être de cette concaténation de métal et de plastique nous confronte à toute sa facticité frustrante. Une situation encore pire survient quand le corps tombe malade, quand soudain il ne fonctionne pas comme nous l'attendons. Le corps nous semble alors être un simple autre. Ces deux situations, et toutes les autres comme elles, sont des occasions où une chose qui a été prise comme allant de soi semble soudain s'affirmer toute seule. Ce qui avait été regardé comme un simple instrument, comme une extension de la volonté humaine, devient un être en soi. Le résultat est de la frustration, de l'étonnement, de la fureur, et quelque chose comme du respect.

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  • Slimane Rezki : « René Guénon une quête de la Vérité »

    8791118-13905330.jpgAussi connu sous le nom d’Abd al-Wâhid Yahyâ, René Guénon reste une « figure inclassable de l’histoire intellectuelle du XXème siècle ». Avec Slimane Rezki, spécialiste de l’œuvre guénonienne.

    Bien que le métaphysicien René Guénon soit déjà l’objet de nombreuses études, Slimane Rezki lui consacre une monographie, De René Guénon au Sheikh ‘Abd al-Wâhid Yahia (éditions Albouraq), qui est le premier pan d’une trilogie. Elle a pour but de démontrer les liens étroits existant entre la vie et l’œuvre guénoniennes. Elle se destine aussi à clarifier le cadre duquel René Guénon s’exprimait. Plusieurs aspects d’une vie pouvant paraître paradoxaux sont reliés à la lumière de la Tradition primordiale en dehors de laquelle, ni la vie ni l’œuvre de René Guénon n’ont de sens.

    Le travail de Slimane Rezki est intéressant dans la mesure où il nous indique que l’Islam des origines est une reformulation de la Tradition primordiale et qu’en ce sens sa version actuelle, par son littéralisme et son ritualisme desséchant, n’en est plus qu’une pâle et piètre caricature.

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    Conférence de Slimane Rezki où il y présente son dernier livre "De René Guénon au Cheikh 'Abd Al-Wâhid Yahia" consacré à la vie de l'homme. Vie qui fut une mission dont il montrera dans le deuxième tome le parallèle avec son œuvre :


    Source : Sawt24

     

    Émission de Slimane Rezki sur France Culture le 22 janvier 2017 :


  • Thomas Julien : « Julius Evola ou la mystique du détachement »

    À mi-chemin entre le métaphysicien et le samouraï, Julius Evola a élaboré une vision de la politique et de la Tradition qui l’éloigne de la plupart des théoriciens politiques et des tenants du traditionalisme. Son approche repose sur un principe intangible : se détacher du monde tel qu’il est.


    JuliusEvola.jpgÀ l’âge de vingt-trois ans, alors qu’il est décidé à mettre fin « librement » à ses jours, à la façon des philosophes Otto Weininger et Carlo Michelstaedter, Julius Evola a une illumination en lisant un texte du Majjhima Nikaya : « Celui qui prend l’extinction comme extinction, qui pense l’extinction, qui pense à l’extinction, qui pense ‘L’extinction est mienne’ et se réjouit de l’extinction, celui-là, je le dis, ne connaît pas l’extinction. » Evola comprend que la liberté par laquelle il désire en finir est encore un lien, une ignorance opposée à la vraie liberté. Dès lors, il sent naître en lui une « fermeté capable de résister à toute crise » existentielle et, plus largement, à la crise du monde moderne.

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  • René Guénon : « Tout doit commencer par la connaissance »

    Tout doit commencer par la connaissance ; et ce qui semble être le plus éloigné de l’ordre pratique se trouve être pourtant le plus efficace dans cet ordre même, car c’est ce sans quoi, là aussi bien que partout ailleurs, il est impossible de rien accomplir qui soit réellement valable, qui soit autre chose qu’une agitation vaine et superficielle. C’est pourquoi, pour revenir plus spécialement à la question qui nous occupe présentement, nous pouvons dire que, si tous les hommes comprenaient ce qu’est vraiment le monde moderne, celui-ci cesserait aussitôt d’exister, car son existence, comme celle de l’ignorance et de tout ce qui est limitation, est purement négative : il n’est que par la négation de la vérité traditionnelle et supra humaine. Ce changement se produirait ainsi sans aucune catastrophe.

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    René Guénon ─ La crise du monde moderne (1927)

  • Guido De Giorgio : « Interprétation de l'ascèse guerrière »

    guido de giorgio,ascèseUn vieux texte aryen, la Bhagavad Gîtâ, dit que celui qui voit l'inaction dans l'action et l'action dans l'inaction possède vraiment la sagesse qui rédime les faiblesses du monde et élève à ce degré de supériorité où se dissolvent tous les déséquilibres de la vaine agitation humaine, où se composent les oppositions inhérentes à l'existence. Il sera donc opportun de proposer à l'attention des lecteurs qui veulent bien nous suivre, le mode sous lequel il faut comprendre l'action au sens purement traditionnel, en détruisant les préjugés et les conventions, dans le domaine des idées comme dans celui du dentale et plus précisément encore européenne.

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  • Julius Evola : « Le surnaturel dans le monde moderne »

    julius evola,spiritualisme« C'est l'heure propice aux entreprises équivoques de toutes les fausses mystiques, qui mêlent curieusement le sensualisme matérialiste aux confusions spiritualistes. Car les forces spirituelles envahissent tout (...). On ne saurait dire que le monde moderne manque de surnaturel. On en voit apparaître de toutes espèces, de toutes variétés ; et le grand mal d'aujourd'hui, ce n'est plus le matérialisme, le scientisme, c'est une spiritualité déchaînée. Mais le vrai surnaturel ne s'en trouve pas davantage reconnu. Le "mystère" enveloppe tout, s'installe dans les sombres régions du Moi qu'il ravage, au centre de la raison qu'il chasse de son domaine. On est prêt à le réintroduire partout, sauf dans l'ordre divin où il réside réellement. »

    Voilà ce qu'écrivait, dans un ouvrage déjà ancien et de valeur inégale, le catholique Henri Massis. Mais ce sont là des mots qui, de nos jours encore, sonnent juste. En effet, aujourd'hui encore, nombreux et florissants sont les groupes, les sectes et les mouvements qui se consacrent à l'occulte et au « surnaturel ». Ravivés par chaque aggravation de la crise du monde occidental, ces courants rassemblent un nombre important d'adhérents ─ c'est ainsi que le spiritisme, à lui seul, en a compté plusieurs millions. Des doctrines exotiques de toutes sortes sont importées, et plus elles fascinent. On est en droit d'affirmer que n'importe quelle mixture a sa place dans le récipient « spiritualisme » : adaptations du Yoga, variantes d'une confuse mystique, « occultisme » en marge des loges maçonniques, néo-rosicrucianisme, régressions naturalistes et primitivistes d'inspiration panthéiste, néo-gnosticisme et divagations astrologiques, parapsychologie, médiumnité, etc. ─ pour ne pas parler de ce qui est mystification pure et simple.

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