Suivant un ancien adage, Diabolus Deus inversus, le mal est moins l'effet d'une négation que l'inversion et la perversion d'un ordre supérieur. Cette vérité vaut aussi dans le domaine historique. L'histoire des erreurs auxquelles est due la crise de la civilisation moderne contemporaine attend encore d'être écrite et c'est justement par rapport à celle-ci que l'adage que nous venons de citer pourrait se révéler profondément vrai.
Que les « immortels principes » de la démocratie, l'égalité, la « liberté », le rationalisme, l'internationalisme et le laïcisme maçonnique, le messianisme marxiste technico-économique aient été les principes poisons du monde moderne, c'est là ce dont personne ne doute plus. Mais rares sont ceux qui soupçonnent la véritable origine de ces erreurs. On suppose généralement qu'il s'agit là des produits d'une pensée philosophique sui generis, forgés et diffusés par des intellectuels révolutionnaires. Cela n'est vrai qu'en apparence; quant à leur genèse intérieure, elle est bien différente : ces erreurs sont le résultat du processus très précis d'involution spirituelle, de profanation, de « dégradation » et, enfin, d'inversion.