1. – Il existe un esprit aristocratique et il en existe diverses manifestations, liées au temps et à l'espace. Ces manifestations ont un caractère contingent, connaissent une genèse, un développement, et éventuellement une altération et un déclin. Cependant, l'esprit aristocratique est antérieur et supérieur à chacune d'elles. Il correspond à un degrés de la réalité, à une fonction primordiale dans le tout. Il a donc une nature suprahistorique et, nous dirions même, métaphysique. Il existe donc indépendamment de la naissance et du déclin des aristocraties historiques, qui peuvent l'incarner plus ou moins parfaitement dans telle période déterminée et dans le cycle d'une civilisation donnée et d'une race donnée.
L'idée aristocratique, comme l'idée du Regnum ou celle d'ordre ou de tradition, trouve en elle-même sa consécration et sa justification. L'intériorité des hommes commence déjà à s'obscurcir lorsqu'ils en arrivent à supposer que c'est l'"histoire" qui crée un Regnum, une aristocratie ou une tradition, ou que ceux-ci tirent leur justification et leur valeur de facteurs contingents, de l'utilité, de la domination matérielle ou de la suggestion. L'histoire et, en général, tout ce qui est simplement humain peut seulement fournir la dynamis, la force profonde qui permet à un Regnum de se former et à l'esprit aristocratique de se manifester. Mais, dans son essence la plus profonde, cette manifestation est enveloppée d'un mystère, et ce mystère n'existe que là où les voies du haut rejoignent les voies du bas, là où les sommets de l'ascèse humaine s'unissent à des sources d'influences suprahumaines. Ces points de jonction sont les moments fatidiques de l'histoire. C'est là que le symbole devient réalité et la réalité devient symbole, et que ce qui est esprit se fait puissance et ce qui est puissance se fait esprit.
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Julius Evola : « Sur l'essence et la fonction de l'esprit aristocratique »
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René Guénon : Autorité et hiérarchie
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À des époques fort diverses de l’histoire, et même en remontant bien au delà de ce qu’on est convenu d’appeler les temps historiques, dans la mesure où il nous est possible de le faire à l’aide des témoignages concordants que nous fournissent les traditions orales ou écrites de tous les peuples, nous trouvons les indices d’une fréquente opposition entre les représentant de deux pouvoirs, l’un spirituel et l’autre temporel, quelles que soient d’ailleurs les formes spéciales qu’aient revêtues l’un et l’autre de ces deux pouvoirs pour s’adapter à la diversité des circonstances, selon les époques et selon les pays. Ce n’est pas à dire, cependant, que cette opposition et les luttes qu’elle engendre soient « vieilles comme le monde », suivant une expression dont on abuse trop souvent ; ce serait là une exagération manifeste, car, pour qu’elles viennent à se produire, il a fallu, d’après l’enseignement de toutes les traditions, que l’humanité en soit arrivée déjà à une phase assez éloignée de la pure spiritualité primordiale. D’ailleurs, à l’origine, les deux pouvoirs dont il s’agit n’ont pas dû exister à l’état de fonctions séparées, exercées respectivement par des individualités différentes ; ils devaient, au contraire, être contenus alors l’un et l’autre dans le principe commun dont ils procèdent tous deux, et dont ils représentaient seulement deux aspects indivisibles, indissolublement liés dans l’unité d’une synthèse à la fois supérieure et antérieure à leur distinction. C’est ce qu’exprime notamment la doctrine hindoue lorsqu’elle enseigne qu’il n’y avait tout d’abord qu’une seule caste ; le nom de Hamsa, qui est donné à cette caste primitive unique, indique un degré spirituel très élevé, aujourd’hui tout à fait exceptionnel, mais qui était alors commun à tous les hommes et qu’ils possédaient en quelque sorte spontanément ; et ce degré est au delà des quatre castes qui se sont constituées ultérieurement, et entre lesquelles se sont réparties les différentes fonctions sociales.
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ILIADE : Institut pour la longue mémoire Européenne
Les citoyens actuels de l’Europe mésestiment le rôle joué par leur civilisation dans l’histoire du monde. Cet effacement mémoriel anticipe l’acceptation d’une disparition collective.
Refusant une telle extinction, l’Institut ILIADE pour la longue mémoire européenne entend œuvrer à l’affirmation de la richesse culturelle de l’Europe et à la réappropriation de leur identité par les Européens.
Par cette initiative, nous entendons participer de manière originale, novatrice et la plus décisive possible à un effort plus général – et impérieux : le réveil de la conscience européenne.
Concrètement, l’Institut ILIADE se donne pour vocation la transmission de la longue mémoire européenne.
Cette volonté de transmission passe par des actions de formation, de réflexion, d’information et de communication, afin de faire partager au plus grand nombre l’histoire et la mémoire de la civilisation européenne.
L’Institut traite de l’ensemble des aspects de la civilisation européenne, en insistant sur sa singularité, sa grandeur et son attrait toujours actuel. Il s’agit de fournir du sens et des repères, en particulier aux jeunes générations d’Européens qui seront confrontés aux conséquences vraisemblablement tragiques des événements en cours.
La vocation principale de l’Institut ILIADE est en effet de former des jeunes hommes et des jeunes femmes soucieux de leur histoire toujours à construire. Armés d’une forte culture relative aux traditions et aux valeurs européennes, ils apprennent à discerner ce que l’aventure qui les attend suppose de risques et d’abnégation, mais aussi d’enthousiasme et de joie. Ils sont les animateurs du nécessaire réveil européen, capables de donner à l’action civique ou politique la dimension culturelle et métapolitique indispensable. Leur mot d’ordre : se mettre au service d’une communauté de destin, qui risque de disparaître si elle ne se prend pas en main.
Dans la continuité de la pensée et de l’action de Dominique Venner, une place essentielle est accordée à l’histoire, à la fois matrice d’une méditation profonde de l’à-venir et lieu de l’imprévu, où tout reste donc possible.
L’originalité de l’ILIADE est, notamment par un travail de reformulation et d’actualisation des connaissances, d’allier le sérieux des contenus à leur facilité d’appréhension par le grand public, en particulier par l’usage du numérique. L’objectif est de faire preuve d’une authentique pédagogie, et d’agir en complémentarité ou en soutien des autres initiatives visant les mêmes objectifs.
L’Institut ILIADE s’attache fondamentalement à diffuser une vue du monde en rupture avec le moment mortifère que nous connaissons aujourd’hui, ainsi qu’une attitude d’insoumission à l’égard de la pensée conforme, et ce par tous les moyens disponibles (communication virale, livres, presse, formation, organisation de manifestations et d’activités culturelles, constitution et animation de réseaux…).
« La nature comme socle, l'excellence comme but, la beauté comme horizon. »
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Alain de Benoist : « Au delà de la Nation, l'Empire » (Radio Méridien Zéro N°45)
Après examen de notre histoire politique européenne, on constate rapidement qu'il n'existe que deux grands modèles d'organisation politique : la nation (précédée par le royaume), et l’Empire.
Et si la forme nationale n'était qu'un produit de la modernité, fruit d'une « métaphysique de la subjectivité » ? Et si notre renouveau viendrait du principe impérial ?
C'est en tout cas ce que défend Alain de BENOIST dans cette émission.
A la barre Monsieur PGL assisté de Georges FELTIN-TRACOL.
Extrait :Émission intégrale :
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Julius Evola : « Le racialisme comme anti-universalisme »
Du point de vu proprement politique, d'abord, ce serait une erreur de considérer le racialisme comme élément hétérogène, rattaché pour des raisons contingentes à l'idéologie fasciste. La doctrine en question, correctement comprise, peut au contraire représenter un renforcement et un autre instrument du Fascisme, en tant que créateur d'une nouvelle civilisation antiuniversaliste, antirationaliste, anti-individualiste. Elle peut ainsi représenter une nouvelle étape, liée par un rapport d'étroite cohérence aux précédentes, de la Révolution.
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René Guénon : La loi immuable
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Les enseignements de toutes les doctrines traditionnelles sont, on l’a vu, unanimes à affirmer la suprématie du spirituel sur le temporel et à ne considérer comme normale et légitime qu’une organisation sociale dans laquelle cette suprématie est reconnue et se traduit dans les relations des deux pouvoirs correspondant à ces deux domaines. D’autre part, l’histoire montre clairement que la méconnaissance de cet ordre hiérarchique entraîne partout et toujours les mêmes conséquences : déséquilibre social, confusion des fonctions, domination d’éléments de plus en plus inférieurs, et aussi dégénérescence intellectuelle, oubli des principes transcendants d’abord, puis, de chute en chute, on en arrive jusqu’a la négation de tonte véritable connaissance. Il faut d’ailleurs bien remarquer que la doctrine, qui permet de prévoir que les choses doivent inévitablement se passer ainsi, n’a pas besoin, en elle-même, d’une telle confirmation a posteriori ; mais, si nous croyons cependant devoir y insister, c’est que, nos contemporains étant particulièrement sensibles aux faits en raison de leurs tendances et de leurs habitudes mentales, il y a là de quoi les inciter à réfléchir sérieusement, et peut- être même est-ce surtout par là qu’ils peuvent être amenés à reconnaître la vérité de la doctrine. Si cette vérité était reconnue, ne fût-ce que d’un petit nombre, ce serait un résultat d’une importance considérable, car ce n’est que de cette façon que peut commencer un changement d’orientation conduisant à une restauration de l’ordre normal ; et cette restauration, quels qu’en soient les moyens et les modalités, se produira nécessairement tôt ou tard ; c’est sur ce dernier point qu’il nous faut donner encore quelques explications.
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Charles Péguy : « La puissance de l'argent »
Je l'ai dit depuis longtemps. Il y a le monde moderne. Ce monde moderne a fait à l'humanité des conditions telles, si entièrement et si absolument nouvelles, que tout ce que nous savons sur l'Histoire, tout ce que nous avons appris des humanités précédentes ne peut aucunement nous servir, ne peut nous faire avancer dans la connaissance du monde où nous vivons. Il n'y a pas de précédents. Pour la première fois dans l'histoire du monde, les puissances spirituelles ont été toutes ensemble refoulées non point par les puissances matérielles mais par une seule puissance matérielle qui est la puissance de l'argent. Et pour être juste, il faut même dire : Pour la première fois dans l'histoire du monde, toutes les puissances spirituelles ensemble et du même mouvement ont été refoulées par une seule puissance matérielle qui est la puissance de l'argent. Pour la première fois dans l'histoire du monde toutes les puissances spirituelles ensemble et toutes les autres puissances matérielles ensemble et d'un même mouvement ont reculé sur la face de la terre. Et comme une immense ligne elles ont reculé sur toute la ligne. Et pour la première fois dans l'histoire du monde l'argent est maître sans limitation ni mesure. Pour la première fois dans l'histoire du monde l'argent est seul en face de l'esprit. Pour la première fois dans l'histoire du monde, l'argent est seul devant Dieu.
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