Colloque annuel de l’Institut Iliade sur le thème :
« Européens : transmettre ou disparaître »
Dans le monde qui vient, pour continuer à exister, il faudra plus que jamais savoir qui l’on est et d’où l’on vient. En France même, le combat politique et celui des idées est un « combat de civilisation ». Ce qui se joue, c’est la nécessité pour les Français et les Européens de renouer avec le fil de leur tradition, que Dominique Venner définissait comme « ce qui persévère et traverse le temps, ce qui reste immuable et qui toujours peut renaître en dépit des contours mouvants, des signes de reflux et de déclin ».
C’est à cet impératif que s’est attaché le colloque annuel de l’Institut Iliade pour la longue mémoire européenne, organisé samedi 18 mars 2017 à la Maison de la Chimie à Paris ou se sont retrouvé 1200 personnes : des poussettes et des cheveux gris, des jeunes femmes et des jeunes hommes, un public attentif, des comptoirs où intellectuels et artistes se côtoyaient, ce troisième colloque a été un formidable lieu d’échanges. En phase parfaite avec le thème : « Européens : transmettre ou disparaître ».
La journée s'est divisée en deux séquences. La matinée a dressée le cadre de l’analyse, et plus particulièrement la crise de la transmission.
D’emblée, Grégoire Gambier, porte-parole de l’Institut a donné le ton : « Je ne vous remercierai pas de vouloir rester vous-mêmes, car en réalité vous ne faites que votre devoir, celui d’œuvrer à la construction d’un sanctuaire “identitaire” face aux flux de la propagande et de populations “diversitaires” ».
Suivi par Philippe Conrad, président de l'Instiut Iliade, pour qui « nous devons redécouvrir notre histoire pour lutter contre sa déconstruction volontairement orchestrée ».
Puis François Bousquet, écrivain, a évoqué ceux qu’il nomme des « pédagocrates », ces dé-faiseurs de savoirs mais aussi le naufrage de l’Education Nationale, désignant un responsable central de ce carnage moral, Bourdieu, qu’il a qualifié de « Tchernobyl intellectuel ».
Une table ronde a ensuite été consacrée à l’impasse de l’école républicaine réuni autour de Charlotte d’Ornellas, le délégué général de SOS Education Jean-Paul Mongin (« L’Education nationale : un outil idéologique »), Françoise Candelier, institutrice et créatrice d’une école hors contrat (« Les écoles hors contrat, lieux de résistance et de transmission »), l’enseignant et essayiste Jean-François Chemain (« L’Education nationale au miroir de l’éducation antique »).
Fabien Niezgoda, chroniqueur de la revue Eléments, a parlé de la transmission de la tradition grecque au Moyen-Age, s’appuyant sur l’ouvrage « Aristote au Mont-St-Michel », livre devenu introuvable car non réédité par les éditions du Seuil, capitulant en rase campagne devant le terrorisme intellectuel.
L’après-midi explora les différentes voies possibles du ressourcement.
Puis une deuxième table ronde, animée par Aloysia Biessy, a eu pour thématique la transmission des savoirs à travers le scoutisme, les contes ou le compagnonnage.
Pour Anne-Laure Blanc, « le conte n’est pas forcément moral, c’est une leçon de vie. On fait appel à l’émotion plus qu’à la raison ». Mais « le conte a depuis toujours structuré Les générations : tresse temporelle, enfants, parents, aïeux »
Hadrien Vico, responsable d’un mouvement scout, a souligné « Les valeurs que transmet le scoutisme : autonomie, indépendance d’action et d’opinion, camaraderie, assiduité ».
Quant au maître artisan allemand, Harald Bosch, il a rappelé que « la transmission n’est pas seulement intellectuelle » et que « le compagnonnage c’est accepter de transmettre le meilleur pour que le métier perdure ».
Le chef d’entreprise Philippe Christèle est ensuite intervenu pour parler de la transmission en entreprise : « l’entreprise réapprend certaines réalités : ponctualité, courtoisie, travail communautaire, complémentarité ».
Une nouvelle table ronde, animée par Patrick Péhèle, a réunie des représentantes des Antigones Mathilde Gibelin et Anne Trewby, pour parler de la femme, de son corps, de ses cycles, du foyer, centre familial de la transmission quand il n’est pas accaparé par le support de propagande et d’abrutissement qu’est la télévision. « Michéa nous l’expliquait, le système éducatif enseigne l’ignorance pour que nous restions consommateurs ».
Un jeune participant aux formations de l’Iliade, Thibaut Cassel, a pris sa suite pour déclamer un poème d’Alfred de Vigny « La Mort du loup », une prestation magistrale qui lui a valu des applaudissements nourris.
Le normalien Lionel Rondouin, a parlé de ces enfants élevés dans des foyers où il y a des livres et de ces autres élevés dans des foyers sans livres, avant d’évoquer la mémoire d’Ernest Lavisse, cet amoureux de la France charnelle, qui disait que « l’Histoire ne s’apprend pas par cœur, elle s’apprend par le cœur ».
Sur le modèle du manuel Lavisse Lionel Rondouin a proposé de rédiger « Un récit civilisationnel des Européens ». Rappelant que les grandes avancées de l’humanité qui ont véritablement changé la vie des hommes sont nées en Europe : les grandes découvertes, les vaisseaux d’exploration scientifique, le perfectionnement des horloges, la mécanique, la physique, la chimie moderne, la révolution industrielle, la machine à vapeur, les progrès de la médecine, l’abolition de l’esclavage…
Le court métrage de l’ILIADE « Européen, le soleil revient » a ensuite été présenté.
Enfin, Jean-Yves Le Gallou a conclu cette journée en dénonçant la société du « dernier homme » vivant dans le ricanement et la dérision, abreuvé de paradis artificiels et de télévision. Avant de conclure « le temps du dernier homme passera, le temps de l’homme européens reviendra ». Un homme qui doit retrouver sa mémoire identitaire. Et selon la triade homérique, définie ainsi par Dominique Venner, se donner « la nature comme socle, la beauté comme horizon, l’excellence comme but ».
Ce colloque constitue la manifestation publique annuelle de l’Institut Iliade. Elle a réunie plus de 1 200 participants désireux d’explorer les pistes du nécessaire réveil des peuples européens, d’échanger avec les orateurs et de se retrouver, y compris autour d’un verre, dans la convivialité d’une communauté ainsi reformée.
Avec ses séances de dédicaces et davantage encore de stands, l’édition 2017 fut l’occasion de présenter en exclusivité le premier ouvrage co-édité par l’Iliade et Pierre-Guillaume de Roux : Le chant des alouettes. Cette anthologie poétique constitue le prolongement du travail réalisé par Thibaud Cassel dans le cadre de sa formation au sein de l’Institut.
TV Libertés s'est rendu au colloque de l'Institut Iliade où plus de 1 200 personnes, toutes générations confondues, ont assisté aux interventions sur le thème de la transmission et de l'éducation.
Réactions de participants et intervenants :
L’équipe de Fréquence Orages d’Acier vous propose un micro-trottoir dans les travées du colloque de l’Illiade avec certains de ses participants : G. Adinolfi, Pierre Torty (CHL), Hector Burnouf (La Camisole), François Bousquet, Romain Lecap entre autres.
En marge du colloque Européens : transmettre ou disparaître, la revue littéraire non conforme Livr’Arbitres a réalisé un hors série regroupant une grande partie des textes de la journée du 18 mars et des textes inédits.
Éditorial
Qu’est-ce qu’être français ? Qu’est-ce qu’être européen ? Le simple fait de poser ces questions – qui reviennent régulièrement dans le débat intellectuel et politique – prouve la grave crise identitaire que traversent notre pays et notre continent. On interroge aujourd’hui ce qui allait de soi hier…
Cette situation est d’autant plus préoccupante que, confronté à des périls immenses et pour certains inédits (submersion migratoire, ethno-masochisme, déculturation de masse par la sous-culture américaine, naufrage de l’éducation nationale et de l’enseignement…), jamais peut-être nos peuples n’ont eu autant besoin de bases solides, d’enracinement profond, de connaissance et de fierté d’eux-mêmes afin de se défendre, de résister, et de « combattre ce qui les nie » pour reprendre l’expression de Domnique Venner. Pour survivre tout simplement. D’où l’importance fondamentale – vitale même – de la transmission.
C’est pourquoi la rédaction de Livr’arbitres est heureuse et fière de s’associer une nouvelle fois à l’Institut Iliade pour offrir à ses lecteurs un florilège des interventions et contributions de son colloque annuel sur le thème si crucial « Transmettre ou disparaître. »
Ce nouvel hors-série de « Livr’arbitres » est un numéro important. Un numéro à lire bien sûr, mais aussi à partager, à faire découvrir, à conseiller, à offrir… à transmettre !
— Xavier Eman
Livr’arbitres Hors-Série Colloque Iliade, 10 euros.
Disponible à : Livr’arbitres, chez Patrick Wagner, 36 bis rue Balard 75015 Paris.