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  • David Bisson : « La pensée de René Guénon face à la crise du monde moderne »

    crise,monde moderne Né à Blois en 1886 et enterré au Caire sous le nom d'Abd el-Wâhed Yahiâ en 1951, René Guénon est l'homme par qui le scandale arrive. Il dénonce la décadence de l'Occident moderne, fruit d'une lente dégénérescence de son héritage métaphysique et se tourne, au grand dam des catholiques, vers l'Orient devenu, selon lui, le refuge ultime de la “Tradition”.

    Cette dernière notion, centrale chez Guénon, élève toutes les traditions religieuses de l'humanité au même niveau de transcendance tout en reconnaissant à chacune d'entre elles sa dimension spirituelle spécifique. Un point de vue tout simplement révolutionnaire dans les années 30. Dès lors, il appartient à l'individu de se déterminer spirituellement par un processus de connaissance graduée qui dépasse largement le seul exercice d'un rite religieux.

    C'est la voie ésotérique par essence, qui suscitera l'émergence à travers le monde (Europe, États-Unis, Russie, etc) d'innombrables “chapelles” initiatiques se réclamant de Guénon, avec notamment les groupes soufis dirigés par Schuon, Vâlsan ou Pallavicini. Chose frappante, un lien inextricable s'est peu à peu tissé entre cette perspective ésotérique et l'horizon politique. En témoignent la “spiritualité héroïque” de Julius Evola dans l'Italie des années trente mais aussi les résonances guénoniennes qu'on découvre dans l'engagement politique de Simone Weil ou de Carl Schmitt. Parallèlement à l'activité des revues Le Voile d'Isis/Études Traditionnelles, les apports de Mircea Eliade, d'Henry Corbin ou de Raymond Abellio achèvent de perpétuer le rayonnement guénonien, si controversé soit-il. Cette mise en perspective monumentale de l’œuvre de René Guénon révèle, de manière décisive, une figure cardinale du XXème siècle et dévoile l'étendue de son rôle dans la construction de la pensée occidentale moderne.

     

    Présentation de l'ouvrage du Docteur en sciences politiques David Bisson :
    «
    La pensée de René Guénon, une politique de l'esprit »

     

     

  • Dominique Venner : « Bushido et Hagakure »

    1649674652.jpgAu XVIIe siècle japonais, qui ouvrit la période Edo, les shoguns Tokugawa avaient imposé à l'intérieur de l'empire nippon une paix civile faisant disparaitre les guerres incessantes entre daimyo. Cette pacification rendait inutile l'entretien de nombreuses armées de samouraïs. Ceux qui étaient privés d'emploi furent réduits à l'état de ronins déclassés. C'est au cours de cette période critique que Yamaga Soko formula le Bushido ou « voie du guerrier ». Plutôt qu'un « code », le Bushido est un ensemble de préceptes. Un code implique des règles figées, alors que le do, la « voie », est une éthique de vie, une école du comportement.

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  • Robert Steuckers : « Empire et Europe »

    robert steuckers« [...] Frédéric II Hohenstaufen, sorte de surdoué, très tôt orphelin de père et de mère, virtuose des techniques de combat, intellectuel formé à toutes les disciplines, doté de la bosse des langues vivantes et mortes, se …verra refuser d’abord la dignité impériale par l’autocrate Innocent III : « C’est au Guelfe que revient la Couronne car aucun Pape ne peut aimer un Staufer ! » Ce que le Pape craint par-dessus tout c’est l’union des Deux-Siciles (Italie du Sud) et l’Empire germano-italien, union qui coincerait les États pontificaux entre deux entités géopolitiques dominées par une seule autorité. Frédéric II a d’autres plans, avant même de devenir Empereur : au départ de la Sicile, reconstituer, avec l’appui d’une chevalerie allemande, espagnole et normande, l’œcumène romano-méditerranéen.

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  • René Guénon : « De la Démocratie »

    410142978.png Si l’on définit la « Démocratie » comme le gouvernement du peuple par lui-même, c’est là une véritable impossibilité, une chose qui ne peut pas même avoir une simple existence de fait, pas plus à notre époque qu’à n’importe quelle autre ; il ne faut pas se laisser duper par les mots, et il est contradictoire d’admettre que les mêmes hommes puissent être à la fois gouvernants et gouvernés, parce que, pour employer le langage aristotélicien, un même être ne peut être « en acte » et « en puissance » en même temps et sous le même rapport. Il y a là une relation qui suppose nécessairement deux termes en présence : il ne pourrait y avoir de gouvernés s’il n’y avait aussi des gouvernants, fussent-ils illégitimes et sans autre droit au pouvoir que celui qu’ils se sont attribué eux-mêmes ; mais la grande habileté des dirigeants, dans le monde moderne, est de faire croire au peuple qu’il se gouverne lui-même ; et le peuple se laisse persuader d’autant plus volontiers qu’il en est flatté et que d’ailleurs il est incapable de réfléchir assez pour voir ce qu’il y a là d’impossible.

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