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  • Charles Péguy : « La puissance de l'argent »

    1492933323.jpg Je l'ai dit depuis longtemps. Il y a le monde moderne. Ce monde moderne a fait à l'humanité des conditions telles, si entièrement et si absolument nouvelles, que tout ce que nous savons sur l'Histoire, tout ce que nous avons appris des humanités précédentes ne peut aucunement nous servir, ne peut nous faire avancer dans la connaissance du monde où nous vivons. Il n'y a pas de précédents. Pour la première fois dans l’'histoire du monde, les puissances spirituelles ont été toutes ensemble refoulées non point par les puissances matérielles mais par une seule puissance matérielle qui est la puissance de l’'argent. Et pour être juste, il faut même dire : Pour la première fois dans l’'histoire du monde, toutes les puissances spirituelles ensemble et du même mouvement ont été refoulées par une seule puissance matérielle qui est la puissance de l’'argent. Pour la première fois dans l’'histoire du monde toutes les puissances spirituelles ensemble et toutes les autres puissances matérielles ensemble et d’'un même mouvement ont reculé sur la face de la terre. Et comme une immense ligne elles ont reculé sur toute la ligne. Et pour la première fois dans l'’histoire du monde l'’argent est maître sans limitation ni mesure. Pour la première fois dans l’'histoire du monde l’'argent est seul en face de l’'esprit. Pour la première fois dans l'histoire du monde, l'argent est seul devant Dieu.

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  • René Guénon : La crise du monde moderne (lecture audio)

    470025301.png   Un des caractères particuliers du monde moderne, c'est la scission qu'on y remarque entre l'Orient et l'Occident.

        Il peut y avoir une sorte d'équivalence entre des civilisations de formes très différentes, dès lors qu'elles reposent toutes sur les mêmes principes fondamentaux, dont elles représentent seulement des applications conditionnées par des circonstances variées.

        Tel est le cas de toutes les civilisations que nous pouvons appeler normales, ou encore traditionnelles ; il n'y a entre elles aucune opposition essentielle, et les divergences, s'il en existe, ne sont qu'extérieures et superficielles. Par contre, une civilisation qui ne reconnaît aucun principe supérieur, qui n'est même fondée en réalité que sur une négation des principes, est par là même dépourvue de tout moyen d'entente avec les autres, car cette entente, pour être vraiment profonde et efficace, ne peut s'établir que par en haut, c'est-à-dire précisément par ce qui manque à cette civilisation anormale et déviée.

        Dans l'état présent du monde, nous avons donc, d'un côté, toutes les civilisations qui sont demeurées fidèles à l'esprit traditionnel, et qui sont les civilisations orientales, et, de l'autre, une civilisation proprement antitraditionnelle, qui est la civilisation occidentale moderne. »

    René Guénon, 1927

     

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    Avant-propos

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  • Friedrich Nietzsche : « Le dernier homme »

    Lecture audio :



    Texte :

    original_289.jpgJ'aime tous ceux qui sont comme de lourdes gouttes qui tombent une à une du sombre nuage suspendu sur les hommes : elles annoncent l'éclair qui vient, et disparaissent en visionnaires.

    Voici, je suis un visionnaire de la foudre, une lourde goutte qui tombe de la nue : mais cette foudre s'appelle le Surhumain.

    Quand Zarathoustra eut dit ces mots, il considéra de nouveau le peuple et se tut, puis il dit à son cœur : « Les voilà qui se mettent à rire ; ils ne me comprennent point, je ne suis pas la bouche qu'il faut à ces oreilles.

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