Un des caractères particuliers du monde moderne, c'est la scission qu'on y remarque entre l'Orient et l'Occident.
Il peut y avoir une sorte d'équivalence entre des civilisations de formes très différentes, dès lors qu'elles reposent toutes sur les mêmes principes fondamentaux, dont elles représentent seulement des applications conditionnées par des circonstances variées.
Tel est le cas de toutes les civilisations que nous pouvons appeler normales, ou encore traditionnelles ; il n'y a entre elles aucune opposition essentielle, et les divergences, s'il en existe, ne sont qu'extérieures et superficielles. Par contre, une civilisation qui ne reconnaît aucun principe supérieur, qui n'est même fondée en réalité que sur une négation des principes, est par là même dépourvue de tout moyen d'entente avec les autres, car cette entente, pour être vraiment profonde et efficace, ne peut s'établir que par en haut, c'est-à-dire précisément par ce qui manque à cette civilisation anormale et déviée.
Dans l'état présent du monde, nous avons donc, d'un côté, toutes les civilisations qui sont demeurées fidèles à l'esprit traditionnel, et qui sont les civilisations orientales, et, de l'autre, une civilisation proprement antitraditionnelle, qui est la civilisation occidentale moderne. »
René Guénon, 1927
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Avant-propos
Chapitre premier : L'âge sombre
Chapitre II : L'opposition de l'Orient et de l'Occident
Chapitre III : Connaissance et action
Chapitre IV : Science sacrée et science profane
Chapitre V : L'individualisme
Chapitre VI : Le chaos social
Chapitre VII : Une civilisation matérielle
Chapitre VIII : L'envahissement occidental
Chapitre IX : Quelques conclusions