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Alain de Benoist : L'illusion libérale

 

10888943_700461793402619_2964215640094717740_n.jpg   Il faut d’abord définir le libéralisme. Et c’est là une chose compliquée car on ne peut pas rattacher le libéralisme à un auteur (même si la tradition française le rapproche de Montesquieu et John Locke). Le marxisme vient de Marx, mais le libéralisme est le fruit d’une longue construction théorique. De même il ne faut pas différencier entre le libéralisme philosophique, économique, politique ou culturel, car cela rend difficile de le définir, et Jean-Claude Michéa rappelle bien que les deux formes de libéralisme sont inséparables. Nous devons aller au-delà.

   Pour résumer : Le libéralisme c’est la doctrine qui pose l’individu et ses libertés au centre du monde. Et si cela marche si bien c’est parce que la pulsion individualiste nous pousse à nous centrer sur nous-même.

   Le libéralisme c’est quand l’individu existe avant la société – ce qui est impossible : l’homme ne peut pas exister, puisqu’il n’y a pas d’homme sans société. Mais l’homme est essentiellement social, le tout n’étant rien d’autre que l’addition. L’homme du libéralisme économique est l’homo œconomicus, son but étant de maximiser l’utilité de l’homme. C’est tout simplement la doctrine de l’égoïsme, la recherche du meilleur intérêt matériel.

   Il faut ensuite bien rappeler que le libéralisme dit le contraire d’Aristote sur le fait que l’homme est un animal politique. De même il ne faut pas confondre liberté et libéralisme. Benjamin Constant expose cette différence. La liberté des anciens c’est l’utilité publique, tandis que la liberté des modernes, c’est être libre de ne pas être solidaire. On ne s’occupe alors plus d’autrui. La liberté vue par les libéraux implique que l’individu n’a rien en amont de lui, afin que ses choix puissent être modelés. Il rejoint en cela le nominalisme qui dit qu’il n’y a pas d’être au-delà de l’être singulier. Il s’agit donc un rejet de la communauté. Les anciens eux, pensaient qu’on ne pouvait pas atteindre son telos, c’est-à-dire sa finalité propre en pensant à ses propres désirs. Nous sommes aujourd’hui dans une perpétuelle recherche de l’intérêt personnel.

   Pour parler du libéralisme économique, rappelons qu’il faut dissocier la forme naturelle de l’échange et le marché. Le marchand n’a pas de frontières, ce qui explique la mondialisation actuelle et la préparation à la suppression des frontières. Adam Smith lui-même disait que le marchand n’est pas citoyen, si ce n’est du monde. De nos jours le marché est devenu le fondement de notre société. Même la culture devient négociable. De même la politique devient technique. Le libéralisme tend à substituer l’administration des choses par le gouvernement des hommes. De même, le libéralisme préfère le privé, d’où le rejet actuel du public. L’État libéral se contente de surveiller les gens et de récolter les impôts. Le libéralisme est actuellement en mesure de soumettre l’État, notamment via l’endettement. L’actualité brûlante du TAFTA et du TISA montre bien les conséquences dangereuses de l’illusion libérale.

   Nous ne devons pas oublier qu’il est possible de combattre le libéralisme, par tous les moyens nécessaires, et principalement par l’engagement et l’enracinement.

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Source : Dextra

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