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  • Platon : « La Démocratie, cité injuste »

    410561669.jpegAu troisième degré de décadence correspond la démocratie [Timarchie et Oligarchie étant les deux premiers, ndlr]. Elle est le produit des mêmes facteurs que l'oligarchie, mais portées, si l'on peut dire, à une plus haute puissance. L'opposition entre riches et pauvres grandit chaque jour, sans que la classe dirigeante, uniquement soucieuse de s'enrichir, se préoccupe d'en conjurer les redoutables effets. Bientôt les « bourdons armés d'aiguillons »  gens accablés de dette ou notés d'infamie  prennent la tête du peuple et l'incitent à la révolte. Ils espèrent à la faveur d'une révolution politique, rentrer en possession des biens qu'ils ont dissipés, ou faire oublier la honte qui s'attache à leur nom (note : les « bourdons » sont les citoyens ruinés que la classe dirigeante a exclu de son sein). La plupart, quoique pervertis, sont bien doués et savent exploiter habilement les passions populaires. En face d'eux les oligarques, efféminés par une vie sans noblesse, n'inspirent plus que du mépris. L'état de tension créé par le sourd antagonisme de ces deux classes ne saurait se prolonger longtemps. Au moindre choc éclate la lutte qui aboutira à l’établissement de la démocratie. En fait, cet établissement s'opère de l'une des trois manières suivantes :

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  • René Guénon : Autorité et hiérarchie

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     Texte :

    410142978.png   À des époques fort diverses de l’histoire, et même en remontant bien au delà de ce qu’on est convenu d’appeler les temps historiques, dans la mesure où il nous est possible de le faire à l’aide des témoignages concordants que nous fournissent les traditions orales ou écrites de tous les peuples, nous trouvons les indices d’une fréquente opposition entre les représentant de deux pouvoirs, l’un spirituel et l’autre temporel, quelles que soient d’ailleurs les formes spéciales qu’aient revêtues l’un et l’autre de ces deux pouvoirs pour s’adapter à la diversité des circonstances, selon les époques et selon les pays. Ce n’est pas à dire, cependant, que cette opposition et les luttes qu’elle engendre soient « vieilles comme le monde », suivant une expression dont on abuse trop souvent ; ce serait là une exagération manifeste, car, pour qu’elles viennent à se produire, il a fallu, d’après l’enseignement de toutes les traditions, que l’humanité en soit arrivée déjà à une phase assez éloignée de la pure spiritualité primordiale. D’ailleurs, à l’origine, les deux pouvoirs dont il s’agit n’ont pas dû exister à l’état de fonctions séparées, exercées respectivement par des individualités différentes ; ils devaient, au contraire, être contenus alors l’un et l’autre dans le principe commun dont ils procèdent tous deux, et dont ils représentaient seulement deux aspects indivisibles, indissolublement liés dans l’unité d’une synthèse à la fois supérieure et antérieure à leur distinction. C’est ce qu’exprime notamment la doctrine hindoue lorsqu’elle enseigne qu’il n’y avait tout d’abord qu’une seule caste ; le nom de Hamsa, qui est donné à cette caste primitive unique, indique un degré spirituel très élevé, aujourd’hui tout à fait exceptionnel, mais qui était alors commun à tous les hommes et qu’ils possédaient en quelque sorte spontanément ; et ce degré est au delà des quatre castes qui se sont constituées ultérieurement, et entre lesquelles se sont réparties les différentes fonctions sociales.

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