L’Institut Iliade pour la longue mémoire européenne fête sa première année d’existence et lance une campagne de communication sur le thème :
« Ni Lampedusa, ni Bruxelles : être Européen ! »
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L’Institut Iliade pour la longue mémoire européenne fête sa première année d’existence et lance une campagne de communication sur le thème :
« Ni Lampedusa, ni Bruxelles : être Européen ! »
Quiconque sait exactement en quoi consiste l'esprit occidental et veut tout mettre en œuvre pour le préserver – tel quel, vivant, sans mélanges et sans altérations – voit aujourd'hui s'avancer de pair avec le matérialisme, un danger nouveau et plus subtil : le danger spiritualiste.
Jamais au cours de son histoire, il n'a été aussi difficile qu'aujourd'hui pour l'Occident de s'engager dans une direction qui soit vraiment conforme à sa tradition : et ceci en raison d'un singulier dilemme dans lequel il s'est lui-même enfermé.
Que voyons-nous, aujourd'hui, en Occident ? D'une part, un monde d'affirmation, d'individualité et de réalisation sous le signe d'une vision objective (la science) et d'une action précise (la technique) – mais ce monde est privé de lumière : sa loi est celle de la fièvre et de l'agitation ; sa limite, c'est la matière, la voix de la matière, la pensée abstraite appliquée à la matière. Et, d'autre part, on voit renaître un besoin de quelque chose de supérieur, d'un « autre chose » – mais un tel besoin ignore aussi bien la loi de l'affirmation que la valeur de l'individualité et de la réalité et débouche sur les formes équivoques et mystiques soit d'un universalisme abstrait, soit d'une religiosité dévoyée. De telle sorte que là où l'Occident affirme le principe actif, guerrier et réaliste qui caractérise la tradition qui est la sienne, tout esprit en est absent, tandis que là où se manifestent des velléités spirituelles, le principe même de l'Occident fait totalement défaut, laissant la place à quelque chose qui lui est diamétralement opposé : c'est à ce moment-là que descendent les brouillards du néo-spiritualisme – dont l'évasionnisme esthético-orientalisant, moralisant et humanitaro-bouddhiste est, telle une nouvelle barbarie exotique, l'exacte antithèse de l'esprit viril occidental.
Suivant un ancien adage, Diabolus Deus inversus, le mal est moins l'effet d'une négation que l'inversion et la perversion d'un ordre supérieur. Cette vérité vaut aussi dans le domaine historique. L'histoire des erreurs auxquelles est due la crise de la civilisation moderne contemporaine attend encore d'être écrite et c'est justement par rapport à celle-ci que l'adage que nous venons de citer pourrait se révéler profondément vrai.
Que les « immortels principes » de la démocratie, l'égalité, la « liberté », le rationalisme, l'internationalisme et le laïcisme maçonnique, le messianisme marxiste technico-économique aient été les principes poisons du monde moderne, c'est là ce dont personne ne doute plus. Mais rares sont ceux qui soupçonnent la véritable origine de ces erreurs. On suppose généralement qu'il s'agit là des produits d'une pensée philosophique sui generis, forgés et diffusés par des intellectuels révolutionnaires. Cela n'est vrai qu'en apparence; quant à leur genèse intérieure, elle est bien différente : ces erreurs sont le résultat du processus très précis d'involution spirituelle, de profanation, de « dégradation » et, enfin, d'inversion.